ActuNautique.com a rencontré Roland Mestre, directeur du développement des filières industrielles du Gican, pour nous présenter le programme Océan 21.
Si le principe de chasse en meute à l'export est très développé en Allemagne, notamment dans l'automoble et en Italie, selon un mode opératoire différent, cette pratique est encore peu répandue en France.
Une situation qui a poussé le Gican, le Groupement des Industries de Consruction et Activités Navales à développer le programme Océan 21, qui affiche de grandes ambitons dans ce domaine.
Roland Mestre présente ce programme aux lecteurs d'ActuNautique.com.
Océan 21 : améliorer la compétitivité pour mieux vendre
Le programme Océa 21 est un programme qui vise à améliorer la compétitivité de la filière navale au sens large.
Il a été lancé dans le cadre du Comité Stratégique de Filière Navale, qui comprend bien entendu la construction navale, la réparation, tous les équipementiers, sachant que l'on travaille aussi avec la FIN, la Fédération des Industries Nautiques. Le programme Océan 21 porte plutôt sur des gros bateaux en fabrication unitaire. Dans le nautisme, il adresse donc le secteur des bateaux de grande plaisance ou le refit des yachts et superyachts.
La plupart des constructeurs intéressés par ce programme sont des constructeurs de navires de défense, de navires commerciaux, de paquebots et de grands yachts.
Le programme a démarré de façon opérationnelle en 2014. Il se déploiera de façon effective, sur le terrain en 2015-2016, sachant que c'est un programme de trois ans.
Océan 21 est basé sur une approche collaborative, instituée entre ses différents membres, qu'il s'agisse de chantiers, de systémiers, d'équipementiers, de sociétés de service, d'ingénierie et d'architecture navale.
Le programme vise à améliorer la compétitivité de l'offre de la filière. Ceci passe par l'amélioration des process, mais aussi par une meilleure capacité à attaquer des marchés, à développer des solutions innovantes et à prendre des parts de marché là où l'on peut se différencier d'un point de vue technologique.
Les 4 axes thématiques d'Océan 21
- La stratégie de développement des entreprises. Il revient de bien comprendre les marchés internationaux et d'aider les plus petites entreprises à se positionner sur ces marchés.
- Le développement à l'international des petites entreprises et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Dans ce cadre, il revient de faire collaborer les grands donneurs d'ordres et les équipementiers qui ont déjà des bases industrielles et qui peuvent souhaiter être accompagnés.
- Les compétences spécifiques du naval sur nos métiers traditionnels. L'objectif est de monter en compétence dans les petites structures en définissant les bons référentiels de formation.
- La collaboration en matière d'innovation. Dans ce cadre, Océan 21 doit permettre d'aborder des thématiques très pointues, et de faire bénéficier des retours d'expériences. Nous allons ainsi organiser des journées dédiées au collages des composites par exemple. La, on voit un lien entre les gens du nautisme qui ont une grande expérience dans le domaine et ceux du naval. On travaille aussi sur les process Lean, afin de permettre à nos membres d'améliorer l'optimisaton de leurs procédés industriels, notamment entre les chantiers et leurs sous-traitants.
Les grands chantiers de 2015
Nous avons déjà réalisé les grandes études de positionnement stratégique. Cette année, nous allons les approfondir par segment d'activité, et avoir des coups de zoom par exemple sur les constructeurs de navires spécialisés, sur la meilleure façon de "packager des équipements" pour répondre au mieux aux marchés internationaux.
Océan 21 fédère 400 entreprises de tailles diverses.
On travaille tout d'abord avec un noyau d'entreprises, peut-être les plus grandes sur l'approfondissement des connassances du marché. Progressivement, ce cercle va s'élargir à des grappes dentreprises qui vont se rapprocher de ces donneurs d'ordres, qu'ils soient équipementiers ou systémiers par exemple.
Toute cette démarche doit permettre de mieux répondre à des demandes notamment export, auxquelles des petites ou moyennes entreprises n'ont pas accès.
A l'international, Océan 21 va développer des actions sur certains pays cible, avec comme objectif d'amener des groupements d'entreprises à l'export. pour nouer des contacts, établir des réseaux, trouver des clés d'entrée, notamment en Asie du Sud-Est, au Brésil, au Inde, en Australie, au Canada et en Norvège.
Certains de nos adhérents sont déjà très actifs sur ces marchés, mais l'idée est vraiment de partager, pour que la filière soit plus forte !