Au GPS portable, sur un bateau imbarrable, Francis Joyon est arrivé 6e de la Classe Ultime, de cette 10e Route du Rhum
C'est hier, mardi 11 novembre à 18 h 42 mn 04 s, que Francis Joyon, skipper d'Idec, a franchi la ligne d'arrivée de la 10e Route du Rhum.
Il aura mis 9 jours 4 heures 42 minutes et 4 secondes pour boucler le parcours de 4 664 milles à la vitesse moyenne de 21,13 nœuds. Son écart avec Loïck Peyron, le vainqueur de l'épreuve s'établit à 1 jour 13 heures 33 minutes et 32 secondes.
A 58 ans, Francis Joyon, participait ici à sa 6e Route du Rhum, mais avec un bateau plus lourd et moins puissant que ses congénères, FranIl aura eu du mal à rivaliser en vitesse et s'est peu à peu fait décrocher. Ce qui ne l'a pas empêché de rester combatif jusqu'au bout, comme le prouve son fait d'arme dans les 50 derniers milles autour de la Guadeloupe, où il est parvenu à doubler Yann Eliès.
Une édition pleine de galères pour lui, véritable Mc Gyver de la Route du Rhum, qui a réussi à faire fonctionner son système de barre.... grâce à un tournevis !
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On ne se blase pas de cette arrivée, mais le tour de la Guadeloupe, c'est vraiment costaud : il faut s'arracher, j'ai du faire 3 tours devant la bouée de Basse Terre avant de réussir à la passer, ça a vraiment été galère (...)
Sur ce final, c'était plus un temps à libellule qu'un temps pour le gros IDEC, j'avais peu d'espoir, dans le petit temps, d'arriver à passer Yann. Mais j'ai réussi.
Dès le départ, j'ai posé un gros truc lourd sur l'écran de mon ordinateur : l'écran a complètement explosé, inutilisable. J'avais un ordinateur de rechange mais il y avait un bug énorme…il s'éteignait toutes les deux minutes. J'avais droit à deux minutes de vision de carto, je ne pouvais pas poser un waypoint, c'était galère. J'avais quand même un GPS portable, donc, pas de difficulté majeure pour se situer. Donc, ce n'était pas vraiment une navigation à l'ancienne au sextant ! . J'ai fait un come back au large du Portugal mais je l'ai payé cher parce que j'ai tapé mon safran central. Le temps que je m'en rende compte, mes drosses de direction de barre s'étaient déréglées. Au matin, mon bateau était devenu difficilement barrable.
Je trouve que cette édition a été dure : le départ avec la dégelée, petit temps plein-vent arrière avec l'obligation de tricoter comme des fous…ça donne des émotions tout ça ! Je pensais faire un podium, donc je ne suis pas particulièrement satisfait : mais c'est le sport, il faut accepter les contrariétés. Par contre, je suis content d'être allé au bout du truc. J'aurais été triste de devoir m'arrêter. Même en allant moins vite que j'aurai dû, j'ai tenté ma chance et je suis allé jusqu'au bout.